mercredi 15 mai 2013

Road-trip en Vercors entre amis : 3ème partie


Arrivée à Die : point timing, on le temps d'un aller retour avant le déjeuner donc nous traçons directement vers le col de Rousset !

Ascension du col de Rousset

Mais le col de Rousset, qu'est-ce que c'est ?

C'est le lieu de pèlerinage de tous passionnés de la route de la région, un peu plus de 14 km depuis le village de Chamaloc et environ 750 m de dénivelé, voici un petit zoom sur cette route :
Et une photo prise depuis son sommet :
Nous nous enfilons sur la petite route rapide qui relie Die au village de Chamaloc. J'apprécie particulièrement ces enchaînements de grandes courbes. S'ils connaissaient comme moi la route qui nous attends, ce prémisse aurait eu pour mes invités le même effet qu'à moi. Le cœur qui palpite et le sourire au lèvre traduisaient de manière physique l'alchimie de mon excitation qui gagnait progressivement du terrain sur ma raison !

Ce que je déteste conduire dans ces conditions : je ne suis plus vraiment maître de moi-même et je perd ma vision claire et sécuritaire de la situation. Mais impossible de s'en rendre compte sur le coup bien sûre. Faut-il le regretter ? C'est peut-être aussi cet état particulier, quelque peu désinhibé, qui va me permettre de vivre la scène qui va suivre à 150% !

Nous traversons Chamaloc au ralentit (limité à 30km/h) puis vint le panneau de sortie du village. Un rayon de soleil le fait scintiller à mes yeux comme un feu qui passe au vert alors que nos voitures patientaient alignées sur la grille de départ d'un circuit prestigieux ! GAAAAZ !!!

La CRX m’emboîte le pas. Elle ne quittera pas mon rétroviseur durant toute l'ascension ! Tellement prêt que j'arrivais presque à distinguer le visage de son pilote ! De la glue ! Derrière Diablo suit la cadence. Très rapide sur ces routes de montagne lui aussi.

N'oublions pas qu'Elise et moi c'est assez jeune encore et nous apprenons doucement à nous connaitre. A ce stade, j'ai énormément progressé dans la compréhension de son châssis. Le fait d'enchaîner autant de virages depuis l'aube, c'est presque plus simple que de progresser sur piste ! Car dans les portions lentes, je la poussais facilement au-delà de ses limites. Comme je l'avais constaté dans le col de Menée : elle accuse beaucoup de sous-virage si on la laisse faire. Je sais exactement ce qu'il me reste à faire.

C'est assez impressionnant de se dire qu'il faut freiner plus tard. Au début, pas rassuré, j'y allais prudemment. Mais à mesure de retarder mes freinages et de rentrer de plus en plus vite dans les virage, en appui sur le train avant, je me rendais à l'évidence : ce châssis est vraiment fait pour être mené de la sorte ! Je vais lui montrer qui est le maître ! J'applique alors les recettes que je connais : à mesure que l'angle du volant augmente pour viser la corde je relâche de concert la pression sur la pédale des freins pour m'assurer de ne pas bloquer les roues.

Une fois à la corde ou dès que l'arrière commence à enrouler je remets les gaz très progressivement en élargissant la trajectoire vers mon point de sortie. A mesure que l'angle du volant décroit je peux enfoncer un peu plus l'accélérateur. Si je rencontre encore du sous virage dans cette phase qui déleste le train avant, comme je suis au point d'adhérence latérale maximal de mes Yokohama AD05/06, il suffit que j'applique un peu plus de pression sur le pieds droit pour déborder le train arrière. Le sur-virage intervient alors immédiatement et permet de refermer l'angle. Il ne me reste plus qu'à doser habilement l'accélération en contre-braquant et je retombe en dessous de cette limite d'adhérence. Ce grip maximal m'aide enfin à m'extraire avec force du virage.

C'est peut-être le seul moment ou j'arrivais à grappiller un peu d'avance sur la Honda ! Mais il me recollait vite ! C'est un missile !

J'ai pris un pied monstrueux à enrouler les épingles du col de Rousset... Même s'il m'aura fallu presque la matinée et cet état d'excitation particulier pour arriver à doser le freinage correctement pour ça ! Faut dire qu'en début de journée, les conditions d'adhérence très changeantes sur les routes froides et parfois humides ne m'ont pas aidé à trouver le bon rythme. Enfin... Comme dirait un pote, ça y est : "j'ai la musique !!"

Une fois au sommet, je réserve la traversée du tunnel pour l'après-midi, nous prenons donc à droite pour profiter du point de vue. L'arrivée de notre duo sur le parking est surréaliste ! Je ne saurais dire combien de paires d'yeux se sont tournées vers nous, mais ils n'avaient rien raté du spectacle !! S'il y avait une vingtaine de motard ce sont autant de regards qui étaient pointés vers nous... Sans trop savoir s'ils étaient plus inquisiteurs ou curieux. Les deux à la fois sans doutes !

Je me gare tout au bout pour la photo, j'ouvre la portière, sans m'extraire du baquet je me retourne vers le pilote de la Honda "gluante" avec un large sourire, nous échangeons un regard complice et il éclate de rire ! La pression retombe en un moment de détente... Et on réalise ce qui vient de se passer : c'était énorme, c'était grisant, c'était magique ! "On l'a fait !"

Diablo nous rejoins vite, je suppose que nous l'avons perdu dans une des quelques "chicanes mobiles" qui ont parsemé le trajet ! Puis suivent les 2 Exiges.

Débriefing

Admirez ces reflets :
Pendant que le V6 refroidit (ci-dessus), débriefing :

Tout le monde a adoré, mais il y a une suite de "chicanes mobiles" qui a posé quelques soucis... A un moment de la montée je me rappel être tombé derrière une file de quelques motards. Comme à leur habitude ceux-ci n'ont jamais envisagé une seule seconde de nous rendre la pareille (vous savez : quand on se décale pour les laisser passer). Je trouve ça d'un manque de respect... Mais bref. Du coup je me retrouvais avec des motards qui roulaient en plein milieu quand ce n'était pas carrément sur la voie de gauche ! J'ai personnellement pu les passer presque tous d'un coup en profitant d'une corde à droite sur une légère courbe avec visibilité en faisant "l'extérieur". J'ai doublé le suivant juste un peu plus loin beaucoup plus facilement.

La Honda m'a suivi, mais nos autres compagnons en Lotus se sont retrouvés coincés. Figurez-vous que l'un des motards, blessé dans son orgueil de mâle (faut être sacrément con et mal dans sa peau pour se comporter ainsi), les empêchait de passer en coupant les virages à gauche et en élargissant exagérément dans les virages à droite. Au moment où Diablo pu tenter un dépassement le motard s'est presque précipité sur sa gauche préférant risquer de provoquer un accident que de le laisser doubler. Diablo a bloqué les roues de son Elise pour éviter la collision et s'est retrouvé en bien mauvaise posture. Heureusement que personne n'arrivait en face !!

Comme par hasard ce motard s'est bien gardé de nous rejoindre sur le parking après ça et a tracé sa route. Après une petite pause, ces déboires sont néanmoins vites oubliés, surtout que la descente du col nous attends et sera suivie d'un bon repas ! C'est que ça donne faim ces péripéties !!

Descente du col de Rousset et pause déjeuner

Nous reprenons donc la même route en sens inverse, les gars connaissent le chemin et repartent devant ! Pour changer, je laisse la CRX me dépasser et me place ainsi en dernière position... Que n'ai-je pas fait ?! Il son échappement latérale étant à droite, j'ai du perdre un peu d'audition au passage ^^

Peu importe, je suis le missile bleu et le voit lever la roue arrière intérieur de chaque épingles imposant une bonne partie des charges en virage à sa roue extérieure arrière. Pas étonnant qu'il ai un comportement sur-vireur avec sa traction ! A y réfléchir sa caisse soudées doit être nettement plus résistante à la torsion que d'origine et cela doit permettre d'être bien plus efficace que même la plus grosse des barres anti-roulis arrière possible.

Je le laisse prendre un peu de distance car je n'aime pas suivre mes camarades de trop prêt. Et il est très rapide l'animal, je ne veux pas qu'il me pousse à la faute !

Toute notion du temps disparaît complètement quand on enchaîne les virages comme ça, de fait, je ne saurais pas dire si quelques minutes ou quelques secondes nous aurons permis de rattraper nos camarades. Mais c'est vraiment très plaisant de rouler derrière de si belles autos et de les voir évoluer sur ces routes d'exception ! Rapidement, la Honda double prend le large avec l'Elise S2 de Diablo. Ce dernier témoignera à l'arrivée que cette CRX, contre toute attente (qui n'aurait pas eu le même préjugé à l'égard de cette intru du jour), est vraiment très rapide et difficile à suivre ! Qu'on se le dise !

J'évolue alors derrière la magnifique Cup 260, le rythme est quand même soutenu et me laisse peu de répit pour l'admirer. Devant la V6 prend un peu d'avance elle aussi.

On se retrouve à Chamaloc puis rejoignons "La Petite Auberge" de Die pour déjeuner. Bonne ambiance ! Devant une bière locale et de bons plats, nous échangeons autour de notre passion, on évoque nos passés puis on refait le monde en conceptualisant une Elise à moteur Rotary bi-turbo !! ^^

L'arrivée de la TVR Chimaera

Pour le café nous sommes rejoint par un ami qui roule en TVR. Une TVR, c'est Anglais, c'est fait avec au moins autant de passion qu'une Lotus, mais en encore plus "artisanale" ! Celle-ci est équipée d'un rutilant V8 en alu de 5 litres de conception américaine, d'une coque en fibre, d'une suspension triangulée et d'un châssis tubulaire. Son poids flirt avec la tonne. Pas plus !
Son propriétaire m'apportera quelques précisions sur l'auto :

  • 1062kg mesurés avec moitié du réservoir
  • 292cv et 450nm mesurés au banc
  • régime maxi 5500trs (qui a dit diesel... )
  • roues en 15' devant (205/55) et 16' derrière (245/45)
  • chassis tubulaire, double triangulation, autobloc
Le cockpit rappel l'ambiance aviation à l'ancienne, à l'intérieur rien ne manque, c'est 100x plus confortable que nos Lotus :
Une dernière montée du col de Rousset avec lui nous attend avant de parcourir les hauts plateaux du Vercors... A voir dans la 4ème et dernière partie !

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